L’art du toucher
Considéré comme une réelle branche de la médecine dans de nombreuses cultures et de nombreux pays comme la Chine, l’Inde ou encore en Afrique, le massage est moins pratiqué de notre côté du globe. Il est surtout associé à un moment un peu exceptionnel de détente, de soin de soi, un peu comme un soin cosmétique. Ces approches différentes proviennent d’histoires et de cultures diamétralement opposées qui considèrent différemment la gestion de la santé : préventive dans un cas, curative pour l’autre (même s’il y a des aspects plus complexes à l’œuvre, bien entendu).
Le rapport au corps et au toucher est aussi plus compliqué en Occident, moins évident. En France, 3% de la population se fait régulièrement masser (dont 47% de femmes), ce qui est dérisoire. Mais les 720 000 terminaisons nerveuses de notre corps ne demandent pourtant que cela si on en croit de nombreuses études !
Le TRI (Touch Research Institut) créé en 1992, met en place des études pour observer les effets du toucher. Et la moindre des choses que l’on peut en dire, c’est que le résultat des études concernant les bienfaits du massage sont unanimes.
L’une des études, peut-être la plus parlante, est celle menée sur le stress au travail. Après un test de plusieurs semaines sur des volontaires, elle démontre qu’un massage assis du type Amma (massage qui se pratique sur personne habillée en combinant pressions, étirements et pétrissages du dos, des épaules, du cou et de la tête) réalisé seulement pendant 15 minutes par jour entraîne un changement radical et un bien-être grandement amélioré.
Voici la liste des bienfaits évoqués par l’étude :
- - Diminution incontestable des taux de cortisol (hormone du stress),
- - La dopamine et la sérotonine (appelées communément hormones du bonheur) augmentent,
- - Augmentation de l’attention et de la concentration (validée par électroencéphalogramme).
Le ressenti des bénéficiaires du massage quotidien est aussi très révélateur. Les personnes concernées par des douleurs chroniques ou spécifiques (fibromyalgie, migraines, etc.) parlent de bienfaits physiques significatifs.
Concernant le cadre du travail, les personnes constatent une plus grande motivation, une plus grande rapidité dans l’exécution de certaines tâches ainsi qu’une énergie et une créativité plus importantes. Le taux d’absentéisme a d’ailleurs significativement chuté dans les organismes ayant réalisé des tests à plus grande échelle.
Des études qui permettent de valider que le massage est une pratique efficace. Même s’il demeure avant tout un moment de plaisir, il est aussi une pratique qui permet de se sentir bien ou mieux. Un vrai cadeau à se faire ou à faire à ceux et celles qu’on aime.
Un corps sain dans un esprit sain
Si la formule du poète romain Juvénal n’a pas pris une ride, malgré les vingt siècles qui nous séparent du moment où elle fut prononcée, elle peut aussi s’appliquer au monde du massage. En effet, le corps est friand de cet art ancestral qui le détend, l’assouplit et le soigne aussi. Mais quand est-il de l’esprit ? Le massage a-t-il ce pouvoir étrange d’influer sur notre état d’esprit ? La réponse est un grand OUI.
Le massage libère ou équilibre des hormones, hormones qui régissent notre métabolisme en entier, comme le cortisol, la sérotonine ou encore la dopamine qui ont un effet direct sur notre humeur. Isabelle Barat, formatrice en réflexologie précise que le massage n’est pas qu’un contact physique. Il peut aussi avoir un impact émotionnel libérateur. En effet, les tensions dues aux émotions refoulées ou liées à des traumatismes toujours présents dans le corps sont travaillées pour être relâchées. Il n’est pas rare, selon le massage choisi et son intensité, d’évacuer aussi ces tensions par des larmes libératrices. Un lâcher-prise que l’on ne s’autorise pas souvent mais qui est salvateur pour notre équilibre.